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Importance de l'équilibre lipidique

Importance de l'équilibre lipidique

Bernadette Ragot, avant de parler de l’équilibre lipidique, pouvez-vous nous rappeler leur rôle ?

La question serait plutôt quels sont LES rôles, tant ils sont nombreux. 
  • Les lipides ont un rôle énergétique en participant à la couverture de nos besoins,
  • Ils ont un rôle structural puisqu’ils sont les constituants majeurs de toutes nos membranes cellulaires (cellules de la peau, os, muscles ...).
  • Ils permettent le transport des vitamines liposolubles A, D, E et K.
  • Ils permettent la synthèse de certaines hormones stéroïdes, directement dérivées du cholestérol : œstrogènes, testostérone et cortisol. Ils sont aussi directement pourvoyeurs des écosanoïdes (prostaglandines, thromboxanes, …), substances hormonales essentielles.

Acides gras saturés, insaturés, trans …  Pouvez-vous nous éclairer ?
La famille des lipides alimentaires est essentiellement composée d’acides gras qui constituent l’unité de base (comme les acides aminés pour les protéines); ils forment ensuite des structures plus complexes.
Schématiquement, un acide gras est une chaîne de carbones, chacun étant relié à des atomes d’Hydrogène (à l’une des extrémités se trouve un groupement acide COOH, d’où leur nom).

Leur classification repose sur le fait de la présence ou non d’une double liaison entre les atomes de carbone. Cette double liaison est très importante car elle apporte de la flexibilité à la molécule (élasticité que l’on va retrouver dans nos tissus). On a trois classes d’acides gras :

  • Les acides gras saturés : pas de double liaison, ils sont donc rigides. Ils sont saturés en hydrogène. Nos tissus en ont besoin mais modérément. Nos apports ne doivent pas dépasser 20-25%. On les trouve essentiellement dans les produits animaux (viande, produits laitiers) et certaines huiles végétales comme l’huile de coco (rigide à température ambiante).

  • Les acides gras mono-insaturés : 1 seule double liaison. Ils doivent représenter 60% de nos apports. Un exemple connu : l’acide oléique (huile d’olive).

  • Les acides gras poly-insaturés : plusieurs double-liaisons d’où une grande élasticité pour les tissus dans lesquels on les retrouve. Ils sont composés de 2 sous familles : les acides gras oméga-3 (Ω3) et les oméga-6 (Ω6). Ce sont eux que l'on doit retrouver essentiellement dans nos membranes cellulaires. La membrane cellulaire tient un rôle majeur d'où l'importance de lui fournir Ω3 et Ω6 nécessaires dans un juste équilibre.
On les qualifie d’essentiels car on doit les trouver dans notre alimentation (à l’inverse des autres acides gras que l’on sait métaboliser). Ils constituent 15% de nos besoins. 
Nous devons consommer 4Ω6 pour 1Ω3, or aujourd'hui nous consommons en moyenne 20 Ω6 pour 1 Ω3. Ce déséquilibre touche la majorité de la population et contribue à diverses pathologies tels que les états inflammatoires chroniques. Ce déséquilibre est un véritable enjeu de santé publique.

Ce trop-plein d’Ω6 provient du fait qu'ils sont moins fragiles, que les huiles qui les contiennent sont moins chères, que l’alimentation du bétail contient majoritairement des Ω6 (maïs, soja) et produit ainsi une viande et des produits laitiers riches en Ω6.


Et les acide gras trans ?
C'est un acide gras qui avait une ou plusieurs double-liaisons mais, par un process industriel (l’hydrogénation), la double liaison a été rendue rigide. Cela permet de faire passer des graisses de l'état liquide à l'état solide (margarine par ex.) et les rend moins sensibles à l'oxydation.

Notre organisme ne sait pas les reconnaître donc les digérer. Pire, ils risquent de créer des blessures dans le système circulatoire sanguin.


Comment savoir si on consomme suffisamment de bon gras ?
Vaste question. Il faudrait plutôt se demander comment l'on peut consommer du gras de façon plus équilibrée. Voici quelques pistes :
  • Manger de la viande 2 à 3 fois par semaine, et privilégier les viandes blanches plus maigres.
  • Consommez des petits poissons gras 2 fois par semaine.
  • Attention à la consommation de beurre : diminuez les quantités. Ayez une consommation mesurée en produits laitiers et privilégiez le lait de brebis et de chèvre.
  • Varier les huiles végétales : On recommande souvent de varier les huiles végétales, mais il est difficile d’obtenir en permanence le bon équilibre Ω6/Ω3. Il faut privilégier des huiles qui contiennent des Ω3 : cameline, colza, noix, chanvre, en veillant bien aux proportions. Le lin est une huile très intéressante mais qui s’oxyde très vite et peut devenir toxique.

    Il est préférable d’assurer ce bon équilibre Ω6 / Ω3 dès le matin en prenant une cuillère à soupe d’une huile présentant un équilibre Ω6/Ω3 <2. On assure ainsi la prise d’Ω3 dans des conditions qui permettent son assimilation. L'idéal est un assemblage d’huiles bio pour bénéficier d'un maximum d'antioxydants.

  • Cuisinez à l’huile d’olive : excellente d’un point de vue cardiovasculaire, tentez néanmoins de diminuer son volume dans la poêle et de l’ajouter au moment de servir. Vous bénéficierez de tous ses phytonutriments !

En conclusion ?
Pour préserver un bon équilibre de votre métabolisme lipidique, les premières recommandations sont le respect d’une hygiène de vie saine, une alimentation variée et équilibrée, ainsi qu’une gestion harmonieuse du stress. Tout est question d’équilibre !


Rédigé le  13 déc. 2021 17:17  -  Lien permanent

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